mardi 22 novembre 2011

Les marques sautent sur Nailloux... Les fashion victims sauteront-elles sur les marques ?

Au cas où vous auriez échappé au buzz que suscite l'ouverture du "Village des Marques" (pardon, le "Fashion Village") ce mercredi aux portes de notre coin de Lauragais, voici un petit cours de rattrapage.


C'est quoi ?


- Un "factory outlet de nouvelle génération", développant un concept de "fun shopping". Traduction (moins sexy) : un centre commercial à ciel ouvert où des boutiques vendront des collections de saisons antérieures. Le tout dans un cadre reproduisant "un authentique bourg Lauragais" (Calvin Klein en plus, les habitants en moins).






Des chiffres


- 60 boutiques (les accros au shopping trouveront la liste sur le site du Village) réparties sur 22 000 m2 de surface de vente.
- Une promesse de prix réduits de 30 à 70%.
- 60 millions d'euros investis par la société Corio France.
- 600 000 euros d'argent public, pour financer la formation des personnels recrutés et l'aménagement des espaces dédiés à la promotion touristique de la région.
- 1,7 million de visiteurs attendus la 1ère année, 3 millions en rythme de croisière.
- Un parking de 1 800 places.
- 260 personnes déjà recrutées (dont 90 du territoire, selon La Dépêche du Midi*)  ; environ 400 emplois envisagés à terme.


Avec de tels chiffres on se doute bien que le projet n'a pas été conçu pour répondre aux besoins des habitants de notre territoire - même s'ils apprécieront sûrement de pouvoir s'habiller sans aller jusqu'à Toulouse ou Castelnaudary.


Non, le Village vise une clientèle bien plus large : les touristes en vadrouille, et peut-être avant tout les Toulousains. Le centre commercial a mis le paquet pour annoncer l'ouverture aux habitants de la grande ville voisine, comme en témoigne cette photo prise sur les allées Jaurès.


Et à Toulouse, tout le monde ne partage pas l'enthousiasme des élus du Lauragais, comme le rapporte le quotidien 20 Minutes : 


"« C'est de la concurrence en plus, dans un contexte économique déjà lourd pour le commerce au centre-ville de Toulouse », souligne Marc Fridman, le représentant régional de la Fédération nationale de l'Habillement. Il reste sceptique sur le concept. « Prendre l'autoroute, dépenser de l'essence, pour l'équivalent d'un produit soldé à Toulouse, je n'y crois pas, dit-il. Il aurait fallu davantage d'enseignes de notoriété internationale ». L'avenir dira qui des promoteurs ou des détracteurs du site a vu juste." (fin de citation).


A l'heure de l'essence de plus en plus chère et de la volonté affichée de privilégier les circuits commerciaux courts, l'avenir dira aussi si un complexe commercial implanté à 40 km de sa clientèle principale répond à un besoin réel ou s'il relève de l'anachronisme.


Et vous, qu'en pensez-vous ?


Si vous voulez un aperçu de ce que d'aucuns en disent plus près de Nailloux, je vous invite à visiter l'excellent Blog de Léon.




* Au passage, notre journal cassoulet remporte haut la main la palme du média ayant relayé le plus docilement le plan de communication du Village. Si vous voulez une information à la fois concise et distanciée, je vous renvoie à l'article publié par le quotidien gratuit 20 Minutes, que j'ai cité plus haut. Comme quoi, un gratuit instruit est parfois préférable à une presse payante complaisante...

3 commentaires:

  1. Entre ça et la nouvelle zone commerciale de Castelnaudary, avec ses boutiques que l'on trouve partout, nous voilà habillés pour l'hiver. Bon, je ne sais pas trop quoi en penser, c'est pas mal pour nous mais nous n'avions pas besoin d'autant, donc certes, le choix du site, je le comprends, attirera les touristes, est ce une mauvaise chose ?...A qui profitera le crime, hein ????

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  2. moi je trouve ca plutot bien que la region se developpe, et nailloux ils mettent le paquet !!
    je suis curieuse de voir ce que ca va donner en réel....affaire a suivre....

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  3. Si on employait la moitié de l'énergie et de l'argent nécessaire à ce genre de complexe pour créer du lien sur le territoire, pour réunir les gens autrement que dans la consommation, pour valoriser les initiatives locales, les productions d'ici et de maintenant, pour sortir de cette logique consumériste, on créerait certainement des emplois, de la richesse (et pas que financière), et de l'envie de vivre ensemble...je trouve ça désolant, inintéressant, franchement!

    Je m’en vais rejoindre les indignés d’ici et d’ailleurs, et ça me donne envie d’aller y faire une manifestation de riches !

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